A propos de l’annulation de la dette des pays du Tiers-monde

Publié le par JF

 Le monde étant dominé par le capital financier avec, comme chef de file, l'impérialisme Américain qu'adviendrait-il des pays très endettés si leur dette était purement et simplement annulée comme le réclament certaines associations et partis politiques?
La dette fut rééchelonnée à la moitié des années 1980, c'est-à-dire que les pays endettés ne doivent pas la rembourser immédiatement. Ils peuvent le faire dans un avenir plus ou moins défini.

Seul le service de la dette (les intérêts) est à payer rubis sur l'ongle. Or ces intérêts, dont le taux varie suivant les pays, tourne autour des 20%. Avec un tel taux exorbitant, on doit comprendre que tous les 5 ans la valeur du montant total de la dette est payée, uniquement pour régler les intérêts, Le vrai scandale est là! Le Nigéria dans les années 2000, ne pouvait emprunter qu'au taux d'intérêt effarant de 40%! Etant des emprunteurs « à risque » les pays endettés ne peuvent emprunter au taux monétaire courant du marché.

Or un pays pour payer les intérêts de la dette utilise les fonds générés par la valeur de ses exportations. Il se trouve que la valeur de ces exportations, pour la plupart des pays très endettés, est à peine inférieure aux sommes colossales nécessaires pour payer ces intérêts. Dans ces conditions, l'on comprend que ces pays soient au bord de la faillite, que la dette devient éternelle et que, malgré tout, des sommes considérables sont versées aux vautours de la finance internationale.

Ainsi ces pays payent des intérêts à un taux qui est très au-dessus du taux d’usure (maximum légal) européen. En effet ce taux d’usure pour l’investissement était en juin 2002 fixé à 8,15% dans la communauté européenne.

Si au moins l'argent emprunté avait servi au développement de ces pays! Leurs dirigeants ne sont souvent que des pantins mis en place et soutenus à bout de bras par les puissances impérialistes qui les manipulent. Ils ont trop souvent confondus ces sommes énormes avec leurs biens propres. Ainsi de l'argent censé développer les forces productives des pays du Tiers-monde se trouve aujourd'hui dans les coffres du nouveau pays de Johnny Halliday ou d'autres paradis fiscaux.

Ce qu'il faut bien comprendre c'est qu'un pays a besoin de crédit, sans lui il est mort, dépend de la charité et le peuple crève de faim. Annuler la dette, dans ce monde de requins, reviendrait à dire « voilà, vous ne devez plus rien car vous êtes insolvable ». Et qui dès le lendemain sur le marché international prêterait à celui qui vient de faire faillite? C'est simple... personne!

Les organisations et associations qui se battent pour l'annulation de la dette feraient mieux d'exiger que le taux d'usure international soit celui fixé pour la CEE (8,15%) et de se battre contre la rente de situation obtenue par le dollar, depuis les « accords » de Bretton Woods en juillet 1944, renforcés à Washington en 1971, seule monnaie dégagée de l'obligation d'être compensée par des réserves en or, ce qui permet aux Américains d'acheter tout ce qu'ils veulent aux autres pays, avec du simple papier.

Que le dollar disparaisse comme monnaie d'échange internationale est mille fois plus révolutionnaire qu'une simple annulation de la dette qui ne résoud rien...

Publié dans Mondialisation

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