Le compromis social est mort...
Voila les élections sont terminées. Comme il était prévisible la gauche qui s’était tirée plusieurs balles dans le pied au cours de ces campagnes marathon a perdu. Les maîtres du jeu électoral du capital financier, qui, par médias interposés, formatent l’opinion, ont rendu leur verdict : la droite sarkoziste est la plus à même d’accomplir leurs basses œuvres dans cette période de régression sociale où la gauche n’a plus de grains à moudre.
Pas besoin d’être grand clerc pour démontrer l’inutilité de la gauche du point de vue des vrais décideurs du capitalisme. Ségolène Royal s’en est chargée. En expliquant la raison principale de son échec par l’obligation que le PS lui avait faite de porter deux revendications « intenables », la généralisation des 35 heures et le SMIC à 1500 euros bruts d’ici cinq ans, la madone du Poitou a reconnu l’impossibilité pour la gauche d’arracher la moindre miette au patronat dans la période à venir. Et c’est bien là où le bât blesse, prélude de la mort programmée de la Social-démocratie.
Social-démocratie qui se targuait de représenter, depuis les années 1960, le « nécessaire » compromis social entre le Capital et le Travail. Or aujourd’hui il n’y a plus rien à négocier…
Pour rester compétitifs au plan mondial les multinationales qui mènent la danse du club des entrepreneurs ont décidé de s’attaquer à des salaires « trop élevés » en Europe et aux revenus des « assistés » qui seront, étant les plus faibles, la première cible. Tout le monde se rendra rapidement compte que la « revalorisation du travail » de Sarkozy est une fable et que pour gagner sa vie il sera nécessaire de faire beaucoup plus d’heures qu’auparavant…
Et tout ça, naturellement n’amènera toujours pas à pouvoir concurrencer les pays à coûts dérisoires de la main d’œuvre. Les ouvriers Chinois étant payés à peu près 20 fois moins chers qu’en France, les gains obtenus d’une exploitation accrue des travailleurs de France iront bien dans la poche des actionnaires rapaces qui ont triplé leurs exigences de profit financier en quelques décennies. Mais ceci est une autre histoire…
Toujours est-il que la Social-démocratie classique, dans ce contexte, ne sert plus à rien puisqu’il n’y a plus rien à arracher aux patrons et que les travailleurs doivent se contenter de plier…
Cette situation est malgré tout dangereuse pour le capital qui a besoin d’une gauche « raisonnable » pour encadrer les travailleurs et assurer que leurs luttes emprunteront toujours des voies de garage sans risquer de remettre en cause l’exploitation capitaliste.
C’est pourquoi on devrait assister à une « valse des étiquettes » au niveau des partis politiques de gauche devenus « refondés » (par les mêmes bien entendu qui ont su dans le passé maintenir en laisse la classe ouvrière et ses alliés).
Au peuple de ne pas s’y tromper. Le compromis social n’étant plus d’actualité entre Capital et Travail, que le Travail, contraint d'ouvrir les yeux, forge l’outil révolutionnaire indispensable au renversement de ses exploiteurs !